Sophie Képès sur Vladimir Zagreba
"Le Chameau volant" vu à vol d'oiseau
BALAI RUSSE
Vladimir Zagreba. Chameau volant. Traduit/adapté du russe par Annie Sylvestre-Roma, Gutenberg éditions, 2007, 696 p., 29 €.
Ceci n’est pas un livre.
Ceci est un parallélépipède noir, sans titre, sans auteur.
Attention en ouvrant : ça pourrait vous exploser entre les mains et vous endommager la cervelle.
Comment aborder cette boîte de Pandore ? Je conseillerais l’imprégnation, l’osmose, la capillarité... La lecture est à proscrire absolument. Prudence.
L’auteur (il y en a un) et son (admirable) traductrice font subir les derniers outrages au lexique. Stratégie très personnelle d’appropriation de la langue française, hein, V(i)olodia ? Un viol concerté, avec des témoins qui deviennent des complices... C’est grave. Appelons le Sinistre de l’Intérieur. Qui est aussi celui de l’Identité Nationale. Celle-ci est en danger.
Un texte échevelé, incontrôlable, torrentueux. Les constellations de mots se succèdent, s’empilent, s’accumulent, s’entre-dévorent. Une éruption solaire après l’autre. Zagreba aurait-il inventé l’écriture fissile ? Tous aux abris.
Joyce ? On y pense, bien sûr. Mais je penche pour Rabelais. Prince du jeu de mots, roi du néologisme, Zagreba. Oh, comme il en veut à la langue de Molière, de Voltaire, de Flaubert... Méchant garnement.
Un livre « illisible », dixit son éditeur. Par un « auteur maudit », dixit l’un de ses proches. Tout cela est vrai – et pire encore.
Allez-y voir par vous-même !
(Pourquoi « Balai russe » ? – Pour la même raison que « Chameau volant ».)
Sophie KEPES
Vladimir Zagreba. Chameau volant. Traduit/adapté du russe par Annie Sylvestre-Roma, Gutenberg éditions, 2007, 696 p., 29 €.
Ceci n’est pas un livre.
Ceci est un parallélépipède noir, sans titre, sans auteur.
Attention en ouvrant : ça pourrait vous exploser entre les mains et vous endommager la cervelle.
Comment aborder cette boîte de Pandore ? Je conseillerais l’imprégnation, l’osmose, la capillarité... La lecture est à proscrire absolument. Prudence.
L’auteur (il y en a un) et son (admirable) traductrice font subir les derniers outrages au lexique. Stratégie très personnelle d’appropriation de la langue française, hein, V(i)olodia ? Un viol concerté, avec des témoins qui deviennent des complices... C’est grave. Appelons le Sinistre de l’Intérieur. Qui est aussi celui de l’Identité Nationale. Celle-ci est en danger.
Un texte échevelé, incontrôlable, torrentueux. Les constellations de mots se succèdent, s’empilent, s’accumulent, s’entre-dévorent. Une éruption solaire après l’autre. Zagreba aurait-il inventé l’écriture fissile ? Tous aux abris.
Joyce ? On y pense, bien sûr. Mais je penche pour Rabelais. Prince du jeu de mots, roi du néologisme, Zagreba. Oh, comme il en veut à la langue de Molière, de Voltaire, de Flaubert... Méchant garnement.
Un livre « illisible », dixit son éditeur. Par un « auteur maudit », dixit l’un de ses proches. Tout cela est vrai – et pire encore.
Allez-y voir par vous-même !
(Pourquoi « Balai russe » ? – Pour la même raison que « Chameau volant ».)
Sophie KEPES
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