Tuesday, October 24, 2006

Marie-Claude Thébaud. Parvis de Notre Dame, le 10 octobre


Au pied de la statue de Charlemagne, un portrait d’Anna Politkovskaïa. Les gens arrivent petits à petit, pas encore de foule.

Des touristes viennent se faire photographier devant le panneau.

Le rassemblement est prévus à 17h 30. « Arté » et d’autres organes de presse sont présents.

La sécurité aussi arrive très discrètement (pas d’uniformes).
L’atmosphère est au recueillement.

Reporters sans frontières et les journalistes de la presse franco-russe organisent l’événement ; ce sont des jeunes gens.
La sonorisation est assurée par les services de la ville de Paris.

J’ai l’impression d’avoir déjà vu beaucoup de personnes présentes. Les gens murmurent entre eux. C’est une sorte de veillée funèbre.

Des bougies veilleuses sont installées devant le portrait et des personnes d’Amnesty
internationale distribuent des roses blanches et aussi des rouges.

Les organisateurs portent des tee-shirts sur lesquels ont peut lire: « liberté de la presse ».
Un groupe à un écriteau les désignant : « géorgiens ».

Il y a également une banderole où est inscrit: « justice pour Anna Politkovskaïa ».
Une jeune femme tient une pancarte avec un portrait d’A.P. décoré d’une rose rouge et d’une inscription, « j’ai mal à la Russie, terre de meurtres ».

Les cloches de Notre-Dame cessent de sonner. Le marche funèbre de Chopin prend le relais.

André Glucksman ouvre la cérémonie. Que la justice soit faite, dit-il, afin que ceux qui ont tué soient condamnés. Il déclare ne pas croire en la justice russe, réclame la création d’une commission d’enquête internationale. Il dénonce le comportement des chefs d’états envers Poutine les accusant de laxisme; P. n’est pas un chef d’état comme les autres. Anna Poltkovskaïa est morte pour avoir dit la vérité.
Raphaël Glucksman représentant les étudiants sans frontières cite A.P. : « Ce qui est bon pour Poutine, n’est pas bon pour la Russie ».

Vera Michalski, éditrice de Politkovskaïa en France: « c’est un coup de couteau dans l’estomac, il faut la lire pour savoir ce qui se passe là-bas » .
Galia Ackerman traductrice d’A.P. informe que c’était le 21ème crime d’un journaliste. [en réalité, 261eme depuis 1991, selon Vsevolod Bogdanov, président de l’Union des journalistes de la Russie]
André Glucksman reprend la parole: « j’ai peur que ce meurtre soit le signal pour faire taire les journalistes et tous ceux qui oseront dire la vérité... nos dirigeants sont trop laxistes envers le Kremlin. »

Jane Birkin: Politkovskaïa luttait pour préserver la dignité humaine.
Elle lit un passage d’un de ses livres, Catherine Deneuve aussi.
Sont là Alain Madelin, Badinther, Barnier, Montebourg , Mamers, Christine Boutin ainsi que les représentants des juifs de France.

Bernard Henry Lévi accuse Poutine.
Il dénonce le fait d’avoir décoré Poutine de la Grand-Croix de la Légion d’Honneur.
Politkovskaïa, dit-il, une vraie patriote russe, était la seule à dire la vérité car elle voulait aider les russes à sortir de leur ignorance.
Le maire de Paris: c’est un marathon qui s’engage pour connaître la vérité.

La musique reprend.
Les gens, solidaires, inscrivent leurs noms.